La marche vers une culture scientifique accessible par tous et surtout immédiatement force les conteurs de science à rabaisser le niveau de compréhension car le moins de choses possibles doivent être supposées connues du lecteur. L’idée simple est la meilleure. L’image percutante est la meilleure. Qu’importe si on ne peut pas voir une exoplanète avec les techniques actuelles, on passera sur les chaines d’actualité continue une vue d’artiste d’une planète nuageuse aux océans bleus. Mais nous pouvons répondre avec Bachelard qu’ « en réalité, il n’y a pas de phénomènes simples ; le phénomène est un tissu de relations. Il n’y a pas de nature simple, de substance simple la substance est une contexture d’attributs. Il n’y a pas d’idée simple, parce qu’une idée simple, comme l’a bien vu M. Dupréel, doit être insérée, pour être comprise, dans un système complexe de pensées et d’expériences ». Il n’y a pas d’image simple d’une galaxie mais une suite d’images expliquant toute la démarche de l’astronome et la signification des représentations utilisées. L’idée qu’une image à la plastique parfaite et marquée du sceau d’Hubble est forcément un résultat majeur en science relève de la publicité puisque de la culture scientifique. Une image dans la culture scientifique doit laisser paraître les marques de l’instrument et être associée à des légendes permettant la compréhension des codes utilisés.
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